Petit complément à l'interview parue dans Abus Dangereux face 72 où la place manquait. Alors faut suivre et peut-être pour être plus à l'aise se procurer l'interview papier. Ah que voulez-vous, nous, le papier, on aime viscéralement ça. Désolé.

Je pense même à At The Drive-In par moments pour la pression du son et du chant. C'est un album que vous aimez ? 
On compare souvent notre musique à celle d’ At the drive in ; mais c’est un groupe que nous connaissons depuis peu de temps. Cela dit le dernier album est vraiment énorme. Il faut s’habituer un peu à la production, mais les mélodies, la puissance, la rapidité des chansons en font un truc "imparable". C’ est le côté énergique et très live qui pourrait se rapprocher un peu de ce que l’on fait. Mais il nous reste encore pas mal de chemin à faire pour en arriver là…

De quels groupes français vous sentez-vous proches ?
Il y a pas mal de groupes de la région qui sont de très bons amis avec qui nous avons diverses affinités... C'est le cas des KABU KI BUDDAH avec qui nous allons sortir un Split 45 d'ici la fin de l'année... JR MERILL, DOPPLeR, NED et PLOD sont également des gens avec qui ont s'entend très bien. Une compilation devrait d'ailleurs bientôt sortir sur le Label S.K. On y retrouvera tous ces groupes ainsi que SABOT, GORDZ, WAAWE, VÖMIT FÖR BREAKFAST, OLDINE et bien d'autres...

Vous êtes allés enregistrer avec Fred Norguet dans son fameux Pole Nord. Pourquoi lui ?
Lorsque l'on a commencé à envisager l'enregistrement d'un album, deux noms nous sont venus à l'esprit : Iain Burgess au Black Box et Fred Norguet. On a donc pris contact et il se trouve que Fred et Le Pôle Nord se sont avérés tout simplement beaucoup plus accessibles financièrement...

Aviez-vous besoin de quelqu'un pour enregistrer ou finaliser l'enregistrement ? N'aviez-vous pas peur d'être un groupe de plus produit par Norguet (est-ce qu'on se pose ce genre de questions d'ailleurs) ?
Nous voulions mettre toutes les chances de notre côté afin d'obtenir un résultat qui nous convienne réellement. Aller enregistrer à Pôle Nord avec Fred était pour nous important, car on savait qu'avec son expérience et sa notoriété le but serait plus facilement atteint. Et cela a été le cas. Tout s'est passé à merveille. On s'est réellement bien entendu. Il a su nous mettre en confiance, voir ce qui allait et ce qui n'allait pas chez nous et surtout il a su comprendre ce qu'on voulait. Le résultat est au delà de nos espérances ! Et à aucun moment on ne s'est posé la question de savoir si on allait être considéré comme un groupe de plus produit par Fred Norguet !...

Quelques mots sur la pochette. Qui a réalisé cette "fresque" du "Woostock bananié"? Etes-vous attentifs au graphisme qui entoure le groupe ? Quel groupe est pour vous une référence en la matière?
En fait, c’est un ami à nous , Yvan Brun qui est peintre et musicien dans Coche Bomba a qui on a proposé d’imaginer une pochette pour notre premier album. Nous lui avons donné une maquette en lui disant de faire exactement ce qu’il sentait… et voilà. Nous avons tous adoré le résultat même si sur le produit final les couleurs sont beaucoup moins belles que sur l’original. On le remercie beaucoup pour ce qu’il a fait. Mais c’est vrai que c’était quelque chose de très important pour nous. Il fallait que le disc soit aussi un bel objet. On s’est beaucoup pris la tête sur le digipack, les photos et tout le côté graphique. Et si nous avons proposé à ça à Yvan c’est parce qu’on adorait sa peinture, ses tableaux et qu’on sentait qu’on était un peu sur la même longueur d’ondes. On voulait quelque chose de très personnel qui puisse ressembler à rien d’autre. Nous n'avons pas vraiment de groupe référence en la matière, ça dépend des goûts de chacun, mais on pourrait citer June of 44 ou Condense (encore) qui ont une esthétique assez particulière et reconnaissable. Nous voulions surtout éviter de tomber dans le glauque ou le "déjà vu".

Vous n'avez pas mis les textes des chansons ? Pourquoi, manque de place ? Quels sont les sujets abordés ? Quels thèmes vous sont plus particulièrement chers ?
Les textes sont bel et bien sur l’album, mais ils sont collés bout à bout sans ponctuation. Il faut donc véritablement se prendre la tête pour les déchiffrer , mais c’est possible. Nous n’abordons aucun thème en particulier, on se contente de raconter des petites histoires assez courtes qui pour nous ont un sens bien précis au moment où on les écries . Après ça chacun peut y voir ce qu’il veut. On ne cherche pas à faire passer un message ou quoi que ce soit. Sinon on écrirait en français. Ce sont juste des petits délires que chacun peut interpréter à sa façon.

Philippe Couderc